photo de pierre édouard stérin

Un exemple unique en France : le milliardaire Pierre-Édouard Stérin compte, via son Fonds du Bien Commun, investir un milliard d’euros dans des projets philanthropiques pour les 10 prochaines années.

Pierre-Édouard Stérin, un don pour des fins philanthropiques.

Nombreux sont les entrepreneurs, très rares ceux qui deviennent milliardaires. Et plus encore les philanthropes décidant de consacrer leur fortune à autre chose que leur bon plaisir. Pierre-Édouard Stérin a fait fortune avec Smartbox, spécialiste des coffrets cadeaux, et La Fourchette. Mais quand certains, au fond à gauche de l’échiquier politique, estiment qu’être milliardaire de nos jours est immoral, lui assume. Et agit. Il vient en effet d’annoncer consacrer une bonne part de sa fortune à une fondation destinée à faire le bien. De quoi le mettre aux côtés des Bill Gates, Warren Buffet, Elon Musk, Mark Zuckerberg, signataires du célèbre Giving pledge, littéralement « promesse de don », la campagne initiée en 2010 par Gates et Buffet et appelant les plus fortunés à faire don de la majeure partie de leurs avoirs à des fins philanthropiques. En la matière, Pierre-Édouard Stérin doit se sentir un peu seul : l’entrepreneur est le seul Français. Où sont donc les autres milliardaires de l’Hexagone ?

Un Fonds du Bien Commun initié par Pierre-Édouard Stérin pour des projets de société

Concrètement, Otium Capital, la société de capital-investissement de Pierre-Édouard Stérin, gère la bagatelle d’1,2 milliard d’euros. Pourquoi cette décision ? Après avoir travaillé depuis plus d’un quart de siècle et avoir plus que réussi sa vie et sa carrière, ce père de cinq enfants s’est dit que l’heure était venue de rendre ce qu’il avait reçu. À chacun ses talents, pour ce catholique pratiquant, qui justement met ainsi en pratique les principes reçus du Christ. Pour faire le bien avec l’argent accumulé, l’entrepreneur business angel et mécène a donc créé il y a un an de cela, Le Fonds du Bien commun , alimenté par les profits d’Otium Capital.

Son objectif : soutenir des projets autour de quatre grandes priorités sociétales : l’éducation, la solidarité, la croissance humaine et spirituelle et la culture.

Et si le serial entrepreneur et business angel émérite continue de travailler, ce n’est pas pour gagner et amasser plus encore, mais financer ses actions philanthropiques à travers la France. Ce Fonds du Bien Commun initié par Pierre-Édouard Stérin a ainsi déjà financé aussi bien l’association Lazare, qui vient en aide aux personnes issues de la rue, que 1001 mots, la lutte contre le handicap avec les Cafés Joyeux, celle contre la dépression avec Je Bouge pour mon moral, ou ‪la renaissance des patronages en France, véritable alternative au centre de loisirs.‬

Et ses ambitions sont impressionnantes : investir un milliard d’euros dans les dix prochaines années à travers des dons, des investissements à impact et la création de projets, via un startup studio.

Paul Malo – 6 mars 2023 – Economie Matin

famille heureuse éducation

Contrairement aux a priori, les jeunes sont de plus en plus attachés à la notion de famille « durable »

Parfois, il existe un véritable écart entre ce que l’on lit peut lire et la réalité des attentes des uns et des autres. Quand certains parlent de ne pas avoir d’enfants par peur d’un monde qui se réchauffe, d’autres estiment qu’en avoir est la meilleure des raisons qui soient pour se soucier de l’avenir commun. Quand les uns prônent l’enfant unique, en ces temps de budgets serrés, on se rend en fait compte que le désir d’enfant en France est bien supérieur à la natalité réelle.

Ainsi, selon une étude réalisée en 2021 par l’institut Kantar pour l’Union nationale des associations familiales (Unaf), en moyenne, les personnes interrogées veulent, ou auraient voulu, 2,39 enfants. Pourtant, pour l’année 2022, l’indicateur conjoncturel de fécondité ne s’établit qu’à 1,83 enfant par femme. À chacun sa famille idéale ; reste à (se) donner les moyens qu’en matière de famille, rêves et réalités puissent plus souvent se rejoindre. Moralité : le modèle de la famille nombreuse est tout sauf dépassé. Un constat récemment confirmé par les résultats du sondage OpinionWay commandé par le think-tank Familles Durables.

Le recours au conseil conjugal pour le bien commun

Selon cette étude fouillée, alors que nous sortons tous d’une période de pandémie dramatique, la famille demeure bel et bien une priorité pour les moins de 35 ans. Et leurs attentes sur le sujet peuvent parfois étonner par leur degré d’exigence : allonger le congé maternité, déménager pour retrouver ses proches, recourir au conseil conjugal… En effet, véritable révolution culturelle, la majorité (52%) des 18-34 ans estiment que le conseil conjugal peut être utile pour éviter une séparation, contre 27% chez les 65 ans et plus. Les jeunes Français montrent ainsi leur soif de prendre soin de la famille.

Dans le même esprit, face à l’impact majeur que les ruptures familiales finissent par avoir sur la société dans son ensemble, de nombreux projets émergent pour favoriser le dialogue au sein des familles. Ainsi, l’association Familya propose, en collaboration avec le Fonds du Bien Commun, d’accompagner les personnes à chaque étape de la vie affective pour améliorer leur relation avec leur conjoint, leur enfant ou leur entourage. Des ateliers ouverts à tous offrent des clés pour le dialogue conjugal ou familial, le soutien à la parentalité ou encore l’éducation affective et relationnelle pour les plus jeunes. Voilà un sujet qui relève au fond, plus largement, d’une véritable politique familiale : selon l’étude Familya réalisée par le cabinet Haatch, investir un euro dans le secteur du conseil conjugal entraînerait une économie directe, sur cinq ans de cinq, à onze euros pour l’État. En effet, près des trois quarts (73%) des séparations potentielles peuvent en fait être évitées grâce au conseil conjugal.

Paul Malo – 6 mars 2023 – Journal de L’Economie